CR Mûrs-Erigné - CAEN/saison 2019-2020/CDF

[benoit caen]

150 personnes dans le parcage selon le club
photo du club

[18cher]

Un petit CR svp ?

[Mesnageur]

J'y travaille mais il y a beaucoup à racconter !

[18cher]

Oui, raconte nous alors

[Mesnageur]

Pour ce déplacement champêtre ( pas tellement en réalité) nous avons une belle composition au départ de la capitale avec la délégation grecque, la délégation portugaise, l'abbé pierre et mon pote Antoine. L'organisation est bien ficelée et chacun doit être devant chez lui à une certaine heure pour permettre de respecter un timing qui rendrait jaloux Steven Soderbergh. Ma C3 est lourde de l'escouade que nous formons, des pommes, du café et surtout des packs de bière qui plombent le coffre. La route jusqu'à Angers se fait très bien par Laval et pour un départ à 10h nous arriverons à 13h30. Comme un symbole, le premier édifice qui nous fait face en pénétrant les portes de la cité est le "château" certes sympathique au demeurant mais qui a plus des allures de résidence secondaire pour Fabrice Clement que d'une structure défensive imposante comme à Caen ! Quand on voit la population angevine de toutes les façons c'est à se demander si ces "Charles Henry de la haute cuite" ont déjà eu une bonne raison de se protéger d'une invasion ! Trop haute pour les sarrasins, trop basse pour les Anglais... À croire que personne ne veut aller là-bas si ce ne sont les Parisiens en exile qui ne trouvent plus d'appartement sur Deauville ou les Caennais en soif d'un petit match de tennis à quelques semaines de l'open de Caen. On se pose sur un petit parking à quelques pâtés de maisons du stade ou nous comme rejoint par une voiture puis un J11. Le bar de la Madeleine sera notre Bayeux de fortune et est rejoint par encore deux autres voitures puis par d'autres amis dont la Sezione ! On prend des bières, des sandwichs et surtout on passe un très bon moment dans ce bastion de l'avant-garde angevine.

Soudain on entend un "Ils sont là les gars !". Tout le monde lâche sa bière, pose son sandwich et enfile son plus beau manteau pour sortir sur le trottoir. Une quarantaine de personnes en noir eurent loin, capuches pour beaucoup, bras en l'air se dirige vers nous. On se fait une belle ligne puis quand la proximité permet le contact on avance tous ensemble pour aller serrer dans nos bras le groupe qui était, mais ça on le savait tous, nos camarades qui sont arrivés en bus quelques heures après nous ! C'est la fête devant le bar et la presque centaine de Caennais se dirigent vers le stade afin de pratiquer une catharsis essentielle au bon fonctionnement de notre société. Tout se déroule sans accrochages et aux supporteurs s'ajoutent les U16 du stade Malherbe qui craqueront By the way une torche à l'entrée des acteurs ! Personnellement je ne vois pas grand-chose du match mais j'ai la chance de voir 3 buts sur les 6 ! On ne fait pas mal de bruit et on sent la tribune vibrer sous nos pieds à chaque saut. On aurait sûrement pu faire plus de bruit et être plus impactant mais je pense que notre présence était peut-être, ce jour-là, plus symbolique que décisive. Quoi qu'il en soit c'était un très bon petit moment passé au stade Raymond Kopa et dans la capitale d'Anjou.


Suite du CR pour les plus courageux seulement...

Sur le chemin du retour nous effectuerons une halte à Laval pour manger un bout et après cet arrêt...rien ne va se dérouler comme prévu. On s'engage dans le brouillard et les ténèbres, éclairés par les seuls feux de voiture, sur une route vide de tout artifice et de toute échappatoire. Kaeso nous rappelle alors que des années avant Olaf ont vécu ici des événements inexpliqués. Soudain, comme un coup de tonnerre en en et mon téléphone sonne et est écrit dessus "Olaf". Il nous appelle pour prendre des nouvelles quant à notre retour comme s'il voulait nous mettre en garde contre quelque chose. Il avait 10 000 moments durant lesquels appeler mais il a fallu qu'il appelle au moment où nous nous engagions sur la route de la mort. Je lui demande alors ce qu'il a vécu ici même et me raconte alors l'histoire du Renault espace 84. J'en ai encore la chair de poule...la voix tremblante, sans la moindre once de confort Olaf nous explique à tous qui étaient les oreilles tendues vers mon cellulaire qu'a un retour de march de Laval il avançait avec sa voiture en compagnie d'une poignée de supporters quand tout à coup un Renault espace immatriculé dans le 84 se met à sa hauteur... Le reste, je ne vous le comterais pas par , cela appartient à Olaf de vous décrire ce qu'il a vécu. Toujours et-il que notre sang s'est gelé, nos poils se sont dressés et c'est avec une réelle angoisse que nous avançons dans la campagne. Olaf rajoute qu'il lui est arrivé une autre expérience pire encore mais il n'a le temps de nous la raconter car coupé par ce réel triangle Mayennais. Nous ne pourrons donc connaitre la seconde aventure et devrons avancer la peur au ventre et l'esprit occupé par toutes sortes d'histoires. Dames blanches, esprits, démons...il y a au moins une histoire par lettre de l'alphabet.

Dans la peur les Hommes trouvent des moyens d'évacuer leurs émotions. Ça se fait en sifflant quand on marche seul dans le noir, en parlant seul pour se rassurer ou alors faisant des blagues. C'est avec ce dernier moyen que nous purgeons notre angoisse et nous faisons quelques canulars à d'autres automobilistes en éteignant nos phares pour mimer une disparition. Pas de panique, cette cascade est réalisée par des professionnels, n'essayez surtout pas de reproduire cela chez vous. Toujours est-il qu'a un moment, en entrant dans un village, une victime se trouve derrière nous et nous éteignons nos phares pendant une fraction de seconde. Quand nous les rallumons, un panneau "DANGER" s'illumine à notre passage nous faisant nous questionner puis à quelques mètres de là au bord de la route surgit, sans prévenir, une silhouette blanche terrible qui semble attendre notre passage pour voler nos âmes. Je crie, Kaeso hurle, Simon s'étouffe, Antoine fait un AVC et Spag est sur instagram à regarder la story de la copine de de Repas... Traumatisés, nous avançons et prenons conscience que tous les quatre nous venons de vivre une expérience qui dépasse le naturel. Le retour à Caen se fera plus tranquillement dans la suite mais notre coeur lui est resté à 145 bpms tout le long du trajet. À Condé sur Noireau un important barrage policier filtre chaque voiture dans le sens inverse au nôtre, laissant penser que quelque chose d'important voir de grave se déroule. Les voitures passent par dizaines à côté de nous comme si toute la population caennaise était en train de déserter la capitale... Tout compte fait nous arrivons à 1h à Caen en un seul morceau même si au fond nous savons très bien que nous ne serrons jamais les mêmes...

[malek]

Ah ça fait plaisir de lire un CR aussi complet ! Et bien écrit qui plus est !

[Spag]

Magnifque CR !

Petite précision : je conteste la version Instagram. Mon angle de vue ne m'a juste pas permit d'observer un certain détail... Suis-je finalement le seul qui ne voit pas l'invisible ? Nous ne pourrons jamais le savoir...

[Kaeso]

Rien à ajouter à ce récit très pointilleux si ce n’est que je ne dors plus !!
Excellent retour par la nationale, c’est tout ce que l’on aime.

Ps: pour les peureux, ne jamais écouter Radio Classique la nuit. C’est des psychopathes !!! « vous êtes bieeeeeen »

[18cher]

Merci pour le CR Mesnageur , y 'a du niveau !

[Nono']

C’est cool ce petit CR !